J’ai un aveu à faire.

Je suis une « Sceptique Hypocrite ».

Voilà, je l’ai dit. Je ne sais pas s’il existe un terme (un vrai) pour décrire les gens comme moi, mais voilà, c’est ma confession. Je suis une « Sceptique Hypocrite ».

J’ai une âme de scientifique voyez-vous. Je suis curieuse et j’aime comprendre. Comprendre comment fonctionnent les choses, comprendre comment fonctionne le monde. Et quand on est « scientifique », ça fait toujours mieux de garder une part de scepticisme, en particulier concernant certains sujets, sous peine de ne pas être prise au sérieux. Et donc me voilà, affirmant par exemple que les fantômes n’existent pas, et qui pourtant n’entrerais pas dans une maison réputée hantée. Même pas pour un million. Pas toute seule en tout cas. Et certainement pas la nuit.

Mais au fond, pourquoi ne pourrait-on pas y croire à tout cela, tout en gardant sa crédibilité? Fantômes, extraterrestres et j’en passe, ils pourraient très bien exister. Il y a tant de choses que l’on ignore. Tant de choses que l’état de nos connaissances et de notre technologie actuelle ne nous permettent pas encore d’expliquer.

Qui peut à ce jour prouver le contraire? Et pourquoi de nos jours, être un « scientifique sérieux » devrait-il signifier, implicitement, que l’on rejette certaines idées sous prétexte qu’elles semblent farfelues ou qu’elles s’appuient sur les croyances traditionnelles et populaires du monde? Que l’on parte du principe qu’elles n’existent pas jusqu’à preuve du contraire? Pourquoi, ne pourrait-on pas garder une ouverture et une curiosité naturelle, presque enfantine quant au fonctionnement du monde? Selon moi, cela devrait même être une des qualités principales de tout bon chercheur. Sa devise même.

« Possible jusqu’à preuve du contraire ».

Il est vrai que parfois, quand on se retrouve face à l’inconnu, ou que l’on a juste peur, se dire que quelque chose n’existe pas, et bien ça rassure. Oh bien sûr, j’ai fait des progrès depuis dans ce domaine. J’ose de nouveau m’ouvrir aux possibilités de l’impossible. Cela dit, il y a encore bien des choses que je n’assume toujours pas. Pas à voix haute en tout cas. Et certainement pas en bonne compagnie.

Prenons par exemple l’astrologie. Chaque début d’année, je lis l’horoscope qui m’apprend ce que m’apporteront les mois suivants, tout en me disant que c’est vraiment n’importe quoi. Et puis je passe à l’article suivant qui présente mon signe astrologique. Et puis je me surprends à rire en acquiesçant quand je me retrouve dans ses descriptions.

Alors c’est surement ma nature profonde qui s’exprime. Ma nature de poisson. Car je suis une Poissonne voyez-vous, une Femme Poisson, une Sirène comme j’aime l’imaginer. Et nous les poissons, on est comme ça. D’incorrigibles rêveurs fascinés par le mystère, l’inconnu, le spirituel et avançant dans la vie en nous laissant guider par notre intuition.

Et je suis une scientifique aussi.

Mais l’un doit-il pour autant exclure l’autre? Ne peut-il exister une science plus profonde, empreinte de sagesse et ouverte à l’inexplicable? Une science sur laquelle viendrait reposer une spiritualité laissant une plus grande place à la logique et au raisonnement? Ne ferions-nous pas ainsi plus de progrès dans la lecture et la compréhension du monde, l’un expliquant et s’appuyant sur l’autre?  Ne serait-ce pas plus logique? Car au fond tout est lié non? Vous, moi, le monde du visible, du concret et celui de l’invisible, l’intangible, de l’immatériel, le connu et l’inconnu. Nous évoluons et interagissons tous dans un même système.

Oh! J’ai la nostalgie d’une époque que je n’ai même pas connue. Un temps où l’on pouvait être mathématicien, chimiste, naturaliste et aussi peintre ou musicien et s’intéresser à la théologie ou l’astrologie par exemple. Ah! La période dorée des multipotentialistes.

Bien sûr, aux vues de l’infinité de paramètres à prendre en compte, il est normal de chercher à rationaliser et simplifier pour expliquer. Car bien qu’il ne cesse de les repousser, notre cerveau à ses limites, j’en suis consciente. Mais à trop vouloir compartimenter, on peut en oublier l’essentiel:

Tout est lié. Et tout a donc une influence sur tout.

Et puis au fond qu’en sais-je, peut-être existent-ils déjà ces ponts. Et alors pourquoi pas? Elle vit bien en moi cette vision des sciences. Cette dualité reflète surement ma nature de Poissonne, avec un ascendant Vierge. Alors oui, je suis une sceptique hypocrite, ou plutôt je l’étais. Aujourd’hui, je m’autorise à garder un esprit ouvert à l’improbable. Et pour cela, garder une âme d’enfant capable de jouer, de rire, d’imaginer et de s’émerveiller, ça aide. Cela ne signifie pas pour autant que je suis prête à croire à tout et n’importe quoi, enfin pourquoi pas si cela rend la vie plus belle, mais je chérie toujours la logique et le raisonnement. Alors je dirais maintenant que je suis un esprit libre qui s’autorise à croire à l’impossible…. tout en gardant une part de doute raisonnable.

Et tout ça, ça change quoi me direz-vous? Oh sûrement pas grand-chose, je suis juste un peu plus moi et je l’assume. Et puis maintenant, je ne rentrerais toujours pas dans une maison réputée hantée, mais au moins ça aussi je l’assume.

Avec amour,

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