J’aime les petites notes.
Chez moi, il y en a partout.
J’aime écrire et laisser des petits mots dans tous les coins de la maison. Des chiffres, des lettres, des mots doux, des mots d’amour, des mots sages, des messages, des mots magiques, des mots oubliés, les mots des autres d’ici et d’ailleurs aussi…
Des mots sur des post-it, des cahiers, des enveloppes usagées… et sur tout ce qui passe à ma portée. Des mots pour me rappeler, pour m’amuser, pour m’apaiser…
Mes mots il y en a partout. Des listes, des idées, des projets, des envies, des rêves, des histoires parfois et même des formules secrètes. Mais surtout des idées, car j’en ai toujours plein la tête.
On y trouve toutes sortes d’idées. Des idées bonnes ou mauvaises, des idées folles, des idées douces et sucrées ou douce amères. Des idées mystérieuses, des idées de génie, des idées délicieuses. Des idées simples ou compliquées, et même des idées osées. Jamais insignifiantes, des idées importantes, des idées de rêve, de belles idées, des idées parfumées.
Ça en fait des idées, dans ma tête. Alors je les déverse, et je remplis des cahiers et mes petits bouts de papier.
Ça me soulage de pouvoir les fixer avant qu’elles ne me filent entre les doigts, ou par une oreille peut-être, vexées d’être ignorées.
Parfois elles sont si pressées, que je n’ai pas le temps de tout noter, elles ont déjà filé. Et je me retrouve avec des petits bouts d’idées sur mes petits bouts de papier. Alors maintenant je me tiens toujours prête, et je suis équipée, au cas où l’une d’entre elles souhaiterait passer me saluer.
Je les laisse s’installer un peu partout. Dans un cahier, sur la table du salon, dans un tiroir, près de mon lit.
Parfois je les relis, parfois je les oublie. Et parfois elles prennent vie. Parfois, ce ne sont que des embryons d’idées, toutes petites, qu’on laisse macérer. Elles attendent leur heure en hibernation dans leur antre de papier sur mon bureau, dans un cahier ou sur le canapé. Elles grandissent à l’abri, pour un jour éclore en une belle et grande idée.
Elles arrivent en général quand je ne m’y attend pas, les coquines! Elles viennent souvent me taquiner quand je suis occupée à travailler, à conduire ou même à rêvasser. Mais elles sont toujours bien accueillies, bien traitées, et notées. Je pense qu’elles se sentent bien avec moi, car elles viennent souvent me visiter.
Chères idées, ne vous gênez pas! Venez! Venez donc mes amies! Mettez vous à l’aise et faites comme chez vous. Vous êtes toujours les bienvenues! Enlevez vos souliers et prenez un peu de thé.
Leur seul regret, je crois, est de ne pas être plus souvent réalisée.
Oh mais en voilà un défi ! Les faire vivre pleinement, et les manifester.
Mais je dois déjà vous quitter, car voici qu’approche une nouvelle idée. Je m’en vais faire chauffer le thé et me chercher un petit bout de papier…
Avec amour,
